STOP A LA LOI DU SILENCE

mardi 10 janvier 2017

Il avait 17 mois

Nous étions en camping près des Châteaux de la Loire
Un petit cabanon nous servait d’hébergement
Pas d’eau, pas de sanitaire, que le couchage dedans
Une année d’économies pour quelques instants de gloire
Des vacances pour nous trois et Ulysse avec nous
Notre chien en effet nous accompagnait partout.
De ce temps si joyeux je ne raconterai qu’un épisode
L’idée folle d’un restaurant classé choisi sur un code
L’assurance des parents de savoir tenir leur petit filou.
Un homme en costume, serviette au bras, nous invite à la table
Nappe blanche, décoration soignée, que les bruits des couverts
Pas un mot plus haut que l’autre, déjà je prends la carte à l’envers
Laurent et papa se mettent à rire, le serveur reste imperméable
Le choix est fait, pour Laurent ce sera spaghettis bolognaises
Je ne sais plus du tout le choix de Gérard et le mien
Dés l’apéro Laurent va faire un tour, je l’appelle un peu niaise
Croyant qu’il va revenir s’attabler, il n’en est  rien
L’aquarium le fascine avec ses grosses bêtes dedans
« Dis maman, c’est quoi ? » « Des homards mon enfant »
Je le prends dans mes bras, je l’assoie « ne bouge pas ! »
Il se lève, veut du pain… le porto est sur la nappe
Je regarde alentour, nul n’a bronché, j’en reviens pas
Arrive enfin son plat je veux le servir ; 1ère étape
Laurent attrape la cuillère son contenu s’éjecte sur la nappe et le sol
Papa prend le relai. La nappe se prend une nouvelle auréole
 J’enroule les spaghettis autour de la fourchette, il ouvre la bouche
Bon pour la 1ère fournée ! Je continue lentement, et de deux et de trois
Je poursuis, tout va bien pour l’instant, je veux faire encore mouche
Il tourne la tête, la sauce tomate colore son visage. A lui de faire la loi
Attention catastrophe ! Il n’a déjà plus rien à faire de son repas
Il se lève, je le rassois, il trépigne, rien ne le retient, il s’enfuie de sa chaise
Je ne maitrise plus rien… Le serveur qui arrive…Collision ! Il a retenu son plat
A son tour Gérard se lève ; Il attrape Laurent, l’assoit ; déjà il se débat
Il faut voir l’anguille, les regards sur nous, et Laurent agité qui nous biaise
C’est l’enfer, foutu le bon repas, l’addition et on part tout penaud
Avant de partir, Laurent va aux rideaux, fait tomber le panneau.
Je crois bien ce jour là qu’au restaurant ils ont fait ouf en nous voyant sortir
Je crois bien que dehors la colère est partie, nous les parents on a pouffé de rire !

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