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lundi 21 novembre 2016

Les préjugés face aux maladies mentales

Dans ma rubrique CAREVOX



Chaque individu possède en lui un volcan toujours en activité. C’est une force de création extraordinaire comme cela peut être une force de destruction sans pareille. C’est l’image du soleil qui donne la vie ou bien qui brûle, la pluie qui abreuve ou bien qui noie, la force qui bâtit des empires ou celle qui anéantit la vie. Si nous laissons aller notre volcan sans possibilité ; de contrôle, il risque de dévaster notre vie et celle de nos proches. Si nous en maîtrisons la puissance, nous serons à même de créer le bonheur et la vie autour de nous. (Hérvé Desbois)
Les préjugés face aux maladies mentales
Au printemps 2009, l'association FondaMental et l'institut Ipsos ont enquêté sur la perception des Français face aux maladies mentales. Les résultats sont malheureusement sans appel : pour 47 % des Français, les maladies mentales sont associées à des dénominations négatives (débile, attardé, aliéné, dément…).
Cette image véhiculée lors de faits divers violents en isolés est regrettable. Par exemple un schizophréne est considéré par un grand nombre de français comme dangereux : 74 % des Français considèrent qu'un schizophrène représente un danger pour lui-même, 65 % pour les autres. Pourtant, seulement 0,2 % des schizophrènes sont potentiellement dangereux pour les autres ! Il y a tant à faire pour ces malheureux, ces exclus de la société bien pensante. La recherche fait sans arrêt des progrès, même s'ils sont peu connus. Dans les années qui viennent, ces maladies devraient bénéficier de moyens diagnostiques plus précoces et de traitements de plus en plus individualisés. Et pourtant, le budget national de la recherche dans ce domaine n’est pas à la hauteur. « Au-delà de la question des moyens, on peut par exemple s'étonner de voir qu'alors que les bénéfices de l'éducation thérapeutique sont prouvés, la loi Bachelot n'a pas inclus la psychiatrie dans la liste des pathologies pouvant en bénéficier.
La loi sur la santé mentale, annoncée puis repoussée par la Ministre de la Santé, tiendra-t-elle compte de ce besoin d'information, de formation, de moyens et de développement des approches pluridisciplinaires ? "La prise en charge des maladies mentales est un véritable enjeu de société !" (Dr Jean-Philippe Rivière, le 16 septembre 2009). Faut-il parler chiffres pour être entendu ??? Les maladies mentales en quelques chiffres :
• 12 000 morts par suicide par an, soit un mort toutes les 40 minutes
• 1 % de la population française souffre de schizophrénie
• 1 % de la population française souffre de troubles bipolaires
• 350 000 à 600 000 autistes en France 13,1 milliards d'euros par an soit 8 % des dépenses de soins et de biens médicaux, première cause d'invalidité et second motif d'arrêt de travail.
Seulement 2 % de la part de l'investissement total en santé et 2 % du budget de la recherche biomédicale.
Si seules les économies dans le domaine de la santé publique sont susceptibles d’alerter le gouvernement sur la nécessité d’agir dans ce domaine, alors faites un calcul des coûts. Si les maladies mentales sont diagnostiquées suffisamment tôt, les patients mèneront une vie plus ou moins équilibrée grâce à un traitement adapté. Peut-on espérer donner cette chance à nos enfants demain ???

Commentaires
(IP:xxx.xx7.203.131) le 21 avril 2010 a 13H23
Bonjour,
Je ne pense pas que la fondation "Fondamental" soit vraiment le bon interlocuteur et le bon expert pour sonder la "maladie mentale". Il n’y avait qu’à voir le documentaire qui est passé sur France le 13 avril. Cette fondation prétend vouloir diagnostiquer les enfants "à trouble" dès le plus jeune âge pour leur refourguer des médicaments. Une aberration lorsqu’on sait qu’il n’y a rien de plus évolutif que la psychologie de l’enfant.
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par Lagaffe (IP:xxx.xx0.90.48) le 21 avril 2010 a 15H53
L’image de la maladie mentale...
Un (long et gros) effort d’information et de pédagogie reste nécessaire pour venir à bout des préjugés et images toutes faites qui perdurent malgré tout.
Les chiffres que vous citez, surtout sur la supposée dangerosité des malades, ont beau être incontestables, il suffit d’un acte spectaculaire (donné en spectacle) pour les balayer dans l’opinion publique.
A l’occasion de la tragédie de l’HP de Pau, une collègue avait bien résumé le problème " 10 ans de travail fichus en l’air en une journée ! "
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(IP:xxx.xx8.107.147) le 21 avril 2010 a 17H47
En effet les associations et fondations qui sont censées défendre les personnes souffrantes de maladies mentales et leurs familles semblent bien à côté de la plaque.
Pour ma part je peux parler de l’UNAFAM (Union Nationale des Familles Atteintes de Maladies Mentales) : elle sert plus à faire du lobbying auprès des pouvoirs publics pour obtenir des lits supplémentaires dans les hôpitaux qu’à vraiment accompagner les familles.
Complètement bouffée par le milieu psychocrate : favorise l’internement plutôt que l’accompagnement, la camisole chimique, cul et chemise avec les médecins et directeurs d’hopitaux. L’accompagnement social des personnes en difficultés et de leur famille ? RIen ! Nada !
Les groupes de parole ne servent que d’antichambre à un bénévolat servile au service de notables, avec formation obligatoire.
Et puis surtout aucune véritable écoute des problèmes, pourtant parfois bien basiques, des familles, aucun principe démocratique dans les décisions...
Si les gens ont peur des "malades mentaux" c’est parce qu’ils ont peur des psychiatres, des psychanalystes, et des psychologues en tous genre.
Autrefois nos aînés, reprenant la phrase de Napoléon, disaient : "un curé vaut quatre gendarmes !"
Aujourd’hui nous pouvons dire : " Un psychanalyste vaut 5 curés !".
Je me suis proposé de militer pour eux, mais quand j’ai pu constater à quel point j’avais à faire plus à des mandarins du milieu professionnel psychiatrique, qu’à de vrais militants prêts à bouger les choses, je suis passé à autre chose.
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par Titchote (IP:xxx.xx4.90.178) le 21 avril 2010 a 19H22
Bonjour IP:xxx.xx7.203.131, je vous remercie de votre commentaire. Je n’ai pas vu le documentaire du 13 avril et je ne connais pas les travaux de la fondation "Fondamental". Comme à mon habitude, j’aime m’informer auprès de Doctissimo et je vous invite à consulter ce lien http://www.doctissimo.fr/html/psych... L’étude relatée dans mon propos me paraît si évidente qu’il me paraissait indispensable qu’elle apparaisse en appui de mon propos sur les préjugés face aux maladies mentales. C’est bien le désengagement de l’Etat que je veux cibler dans mon article
Bonjour Lagaffe (IP:xxx.xx0.90.48) Merci de confirmer que les chiffres cités sont incontestables
Bonjour (IP:xxx.xx8.107.147). Pardonnez- moi mon ignorance mais là encore je ne connais pas les missions de l’UNAFAM.  Vous savez, j’ai toujours tendance à prôner la relativité. Pour mon enfant suicidaire, je n’ai pas trouvé l’aide des professionnels de santé que j’ai consulté. J’ai même déposé plainte auprès du Procureur de la République qui n’a pas donné suite. J’ai même éprouvé de la haine envers ces personnes qui n’ont pu sauver ma fille. Alors, oui, il me serait facile de dire comme vous : « Si les gens ont peur des "malades mentaux" c’est parce qu’ils ont peur des psychiatres, des psychanalystes, et des psychologues en tous genre. » Cinq années ont passé depuis le suicide de Céline et je suis toujours là avec la même souffrance mais je n’ai plus de haine en moi. Des thérapeutes m’ont aidée et m’aident encore aujourd’hui dans ce long cheminement du deuil. Je ne juge plus ; c’est trop facile de chercher un coupable à tous prix, c’est trop facile sans connaître la charge de ces personnes qui ne sont pas des Dieux, qui ne font pas de miracle, qui sont des êtres humains avec des compétences que l’on exploite… Mon cri d’alarme est à un autre niveau, vers les pouvoirs publics qui sont entrain de « sabrer » toute espérance d’avancée dans la recherche et dans la prise en charge de nos enfants de ces maladies qu’on ne voit pas à l’œil nu et qui font pourtant tant de ravage.
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par halman (IP:xxx.xx6.202.87) le 22 avril 2010 a 07H44
Même la famille proche ne comprend pas la dépressions et vous traite avec les idées préconçues de simple d’esprit ou de déni par ignorance.
Une maladie comme la grippe ou un infarctus ils acceptent encore. Mais pour tout ce qui touche au cerveau et au psychisme c’est encore tabou et considéré plus comme une tare d’idiotie ou de faible que comme une souffrance, même par les proches.
Alors on en parle qu’a son psy ou à quelques collègues soignants, c’est déjà ça mais c’est un isolement personnel insupportable.
Une solitude qui nous fait crever à petit feu.
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par Lagaffe (IP:xxx.xx0.90.55) le 1er mai 2010 a 23H55
@ halman
Bien d’accord avec vous : les maladies du psychisme sont vues très différemment des autres affections par l’entourage, ne serait-ce que parce qu’elles entrainent des modifications du comportement et qu’il va falloir qu’ils vivent avec ou à côté...
La réaction la plus stupide que j’ai entendu souvent, c’est de dire à un dépressif "secoues-toi, ça ira mieux". Aurait-on l’idée de dire à un cardiaque "fais beaucoup de sport, ça t’améliorera ?"

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