STOP A LA LOI DU SILENCE

lundi 21 novembre 2016

Avez-vous déjà entendu parler de personnes borderline ?

Il fut un temps où, en plus de mon blog pour Céline, j'éditais sur CAREVOX sous le pseudo TITCHOTE
De ce temps là il me reste les commentaires que j'ai reçu

C’est en 1884 que C. Hugues décrit en psychiatrie les « pathologies limites », pour des états qui oscillaient toute leur vie entre les limites de la démence (au sens de l’époque, c‘est à dire : psychose) et de la normalité. C’est le psychanalyste Stern qui, en 1938, reprend le terme borderline en insistant sur "l’hypersensibilité" des sujets, leur "rigidité défensive" et leur "peu d’estime de soi". En psychanalyse, il est généralement admis que cette catégorie vaste et floue désigne des organisations à la frontière des névroses et des psychoses. Pourtant même cette notion de frontière entre névrose et psychose est très controversée. En réalité, on parle généralement d’un trouble de la personnalité, encore bien mal connu.
Alors tentons de définir ce qu’est un trouble de la personnalité :
Chaque personne a son style de personnalité, c'est-à-dire sa façon de penser, de gérer et d’exprimer ses émotions et d'être en relation avec les autres. Toutefois, lorsque la personne a un style de personnalité inadapté, il est possible qu’elle présente un trouble de la personnalité.
Quand parle-t-on de Trouble de la personnalité ?
On parle de trouble de la personnalité lorsque certains traits de la personnalité se rigidifient, entraînant soit une souffrance, soit des dysfonctionnements.
Il s'agit d'une affection chronique, apparaissant généralement au cours de l'adolescence.
Les troubles de la personnalité sont souvent associés à d'autres affections psychiatriques, dont ils aggravent le pronostic.
Les différents types de trouble de la personnalité :
• Trouble de la personnalité paranoïaque
• Trouble de la personnalité schizoïde
• Trouble de la personnalité schizotypique
• Trouble de la personnalité borderline
• Trouble de la personnalité narcissique
• Trouble de la personnalité psychopathique
• Trouble de la personnalité histrionique
• etc.
Le trouble de la personnalité borderline (ou trouble de la personnalité limite) est un trouble de la personnalité grave qui s'exprime par des humeurs changeantes, par des relations humaines troublées, par un manque de confiance en soi-même et aussi par des comportements auto-agressifs.
L'entourage personnel doit souvent supporter les conséquences de ces instabilités qui nuisent aussi à l'image de soi du malade, à sa vie de tous les jours et à son projet de la vie.
Bon, tout ça c’est de la théorie. Moi je désire avancer chaque jour davantage pour apprendre pourquoi mon enfant portait en elle tant de souffrance
J’ai reçu sur mon blog ouvert en mars 2007 d’incroyables témoignages que je souhaite partager avec vous : http://mon-impossible-reve.kazeo.com
Une maman en mai 2007 :
Mon Fils de 25 ans s'est suicidé à l'étranger et le jour où j'ai pressenti le drame, j'ai contacté le consulat de France du pays, mais le personnel, au lieu de déléguer à un médecin, a géré et mal géré car cela a précipité mon fils dans son geste. Je demandais qu'on envoie un médecin à son hôtel avec la précision que les frais seraient a ma charge, je ne pouvais agir autrement étant à 24 000 kilomètres de lui. On n'a pas voulu, mais on lui a donne un rendez-vous avec une équipe pour l'emmener en HP. Il a pris peur et a préféré partir pour toujours ........ J'ai appris en médecine qu'il devait avoir une personnalité "borderline". Je ne connaissais pas cette maladie.
Une jeune maman Borderline :
« Etre borderline, C'est être emmuré en permanence, ne pas pouvoir avoir une relation normale avec quelqu’un. La moindre chose nous rend hors de nous, nous fait bouillir littéralement. Ces satanées émotions volcaniques !
Etre borderline, c'est être porté à s'autodétruire de toutes les façons possibles pour oublier la souffrance PERMANENTE, qui ne nous lâche jamais. On voudrait être comme les autres.... C'est impossible »
Cette même personne encore :
« A jamais...toujours ce silence de ma part, ce retrait de moi-même face aux autres. Toujours me cacher, toujours me taire jusqu'à ce que je pète ma coche (mon amie est québécoise) dans un instant de souffrance totale. C'est, et ce sera toujours, l'histoire de ma vie jusqu’à la fin. Mais ne soyez pas triste de me voir aussi silencieuse et solitaire, ma vie est bien comme ça. La solitude est de loin la meilleure chose que j'ai connue dans ma vie.
Bien sur, j'ai déjà eu ça, des amies. Une à la fois car je suis très possessive. Mais la dernière que j'ai eu s'est suicidée à l'âge de 19 ans. Fini l'amitié pour moi, le choc a été trop rude. Je relis ses lettres et ça me fait toujours aussi mal après toutes ces années. Je l'envie d'avoir réussi à partir alors que moi, je suis encore ici à me traîner le corps sur cette Terre. J'ai pourtant essayé, moi aussi de partir.... J'en porterai toujours les marques sur moi. Tous ces coups de lame m'ont marquée bien plus profondément que ma peau. Et pourtant, malgré tout, je continue à vivre. Chaque putain de journée où je vois mon bras me rappelle à quel point j'ai déjà souhaité être ailleurs qu'ici.
Ma vie tient à si peu de choses, en fait, mais ce sont surtout des êtres. Ma fille, mon ami Soul, mes parents, ma sœur. Sans eux, je n'ai plus aucune raison d'être là. J'ai pourtant si peu confiance aux humains, j'en suis rendu, avec l'expérience, qu’à ne voir que le mauvais qui est en eux. Je peux bien être agoraphobe....
Lorsque je croise quelqu’un sur le trottoir, c'est plus fort que moi, je le vois comme un ENNEMI. Quelqu’un dont il faut impérativement me méfier. Quelqu’un qui, s'il ose seulement me sourire, me fera encore plus peur, car je verrais là un signe qu'il se fout de moi ou qu'il me veut du mal.... Tant d'années à être abusée, violentée... C’est donc là ou ça me mène ? »
Une jeune fille de 20 ans :
« Je me sens morte, morte mais vivante, mon corps, qui me répugne tant, me semble se décomposer, je pourris de l'intérieur, je me répugne.
Je ne m'autorise plus rien : ni l'amour, ni la réussite, suis je condamnée a me haïr ? »
« Mes cris sont en effet insonores et muets mais mes hurlements ne se voient ils pas dans mon regard, ou sur mes bras : véritables champs de bataille, mutilation barbare …. suis je mon propre bourreau ? »
« Pourquoi personne n'est il là pour moi, moi qui suis présente constamment pour tout le monde, me vouant aux autres... »
« J'aimerai que quelqu'un me prenne dans ses bras, que l'on me serre, que l'on me dise que j'ai le droit d'aller mal, que ce n'est pas de ma faute, que je ne suis pas responsable de mon je ne sais quoi qui me pourrit l'existence »
« Aidez moi ! »
Nul ne peut imaginer la violence de cette souffrance intérieure.
J’ai choisi ces témoignages parmi tant d’autres. Parfois le lien virtuel que m’a autorisé le web se rompt avec le temps, parfois il perdure comme avec ma petite fée de 20 ans qui fait preuve d’un courage inimaginable.
Ce que je ressens parmi ces témoignages reçus, c’est le couperet qui tombe sur le patient lorsque le diagnostic tombe ; c’est encore ressenti à ce jour comme une maladie incurable.
Il faut travailler et travailler encore pour faire naître l’ESPOIR.

Commentaires
par LD.T (IP:xxx.xx4.27.150) le 26 avril 2010 a 15H53
Avez-vous déjà entendu parler de la langue française ? Et du mot "excentrique" qui la compose ?
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par Marie7512 (IP:xxx.xx7.50.236) le 26 avril 2010 a 16H32
Etes vous si peu sensible aux maux humains que vous vous sembliez obliger de vous arrêter aux mots ? Ce mal, si difficile à vivre, car il n’a que peu de mots pour le désigner, car on le prend pour de la sensiblerie, n’a pas besoin que l’on s’écharpe sur les mots.
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par unknown (IP:xxx.xx2.92.13) le 26 avril 2010 a 19H35
c’est un message juste pour dire que tu es avare en compassion, LD.T ? cherche aussi ces deux mots dans le dico, peut-être que ça réactivera ces sentiments chez toi.
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par Sam (IP:xxx.xx6.107.78) le 26 avril 2010 a 19H11
Témoignages saisissants. Merci beaucoup. On ignore trop souvent la souffrance psychologique de certaines personnes. Et hélas, de plus en plus de gens souffrent de ce genre de pathologies.
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par unknown (IP:xxx.xx2.92.13) le 26 avril 2010 a 19H45
je souffre moi-même de troubles de la personnalité. On me dit trop gentil. Il parait que c’est un défaut. en effet et là je m’adresse à ceux qui en souffrent comme moi, gardez vous bien de lâcher les défenses totalement. Car on ne vit pas au pays de oui-oui. Je me souviens bien avoir été maintes fois humilié, par des gens qui pensaient pouvoir me détruire par leurs injures. Menaces, allusions à la sodomie comme moyens d’humiliation, tout y est passé... Des fois quand on a quelque chose de plus que certains autres (une âme vraiment en colère peut-être) et qu’on ne rentre pas dans leur petit schéma minable de rapports de force, on est envahi par cette cruauté et ce rapport de force "crasses". Parano ? non pas avec tout le monde, mais avec les tordus, je me méfie. Protégez-vous borderlines, le combat n’est pas fini.
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par goldorak1 (IP:xxx.xx7.203.131) le 27 avril 2010 a 12H08
Bonjour,
Je viens de lire votre article et surtout une partie de votre blog, très émouvant.
Je pense quant à moi, que la psychanalyse reste la pratique qui aborde le mieux l’aspect borderline (ou états limites) et je trouve que la définition "ni psychotique, ni névrotique" mais un peu des deux, reste encore pertinente. Les borderlines, comme ils empruntent à plusieurs pathologies différentes, resteront toujours dans un concept un peu fourre tout (d’ailleurs l’acception anglaise, d’une certaine manière l’illustre également). Cela ne signifie pas qu’ils soient forcément incurables.
Certes, ces patients posent certains problèmes particuliers concernant une psychothérapie, voire même des soins par les médicaments. Ils ont souvent à la fois une forte agressivité vis à vis du thérapeute ainsi qu’une forte demande, ces deux aspects étant totalement contradictoires. Par conséquent, la psychanalyse classique, voire même plus globalement une psychothérapie classique, n’est pas très adaptée. Je ne suis pas thérapeute, mais je pense qu’on se laisse facilement "entraîner" dans la pathologie borderline, qu’elle est très troublante et dévastatrice y compris pour le soignant.
Cependant, j’ai suivi des interventions de psys qui semblaient obtenir de bons résultats. Autant dire qu’il s’agit de psychanalystes ou autres thérapeutes qui ont beaucoup travaillé sur cette pathologie et qui ont adapté leur traitement.
Concernant l’histoire de votre fille, il y a un fait déterminant qui m’interroge. En effet, ce type de personnalité souffre d’un fort symptôme "abandonnique". Par conséquent, même si le traitement est difficile, un psychiatre ou thérapeute qui s’engage avec un patient de ce type ne doit, en aucun cas, lui fermer la porte ou lui donner le sentiment de l’abandonner en aucune manière. Or, il semble que c’est ce qui a poussé votre fille à son geste fatal.
Bon courage à vous.
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par Titchote (IP:xxx.xx4.90.178) le 28 avril 2010 a 11H09

Bonjour Goldorak1
Je voulais le plus simplement du monde vous dire toute mon émotion lorsque j’ai lu votre commentaire.
J’ai beaucoup apprécié que vous ayez pu prendre un peu de votre temps pour vous rendre sur le blog de mon enfant.
« J’ai suivi des interventions de psys qui semblaient obtenir de bons résultats. Autant dire qu’il s’agit de psychanalystes ou autres thérapeutes qui ont beaucoup travaillé sur cette pathologie et qui ont adapté leur traitement. » Je suis parfaitement en accord avec vous mais hélas tous les thérapeutes ne font pas ce travail difficile de suivi du patient « Borderline ».
Peut être se sentent-il s désarmés, déstabilisés par les aspects changeant d’une personne « Borderline », peut-être sont-ils trop débordés ???
Céline avait en elle cette agressivité qu’elle agitait comme un bouclier face à ses peurs paniques de « l’autre ». Mais je puis vous assurer qu’elle n’était pas violente, qu’elle était foncièrement altruiste.
Il semblerait que son éviction soit due justement à une réaction agressive verbale à l’encontre d’un médecin qui s’en prenait à sa compagne de chambré.
J’ai su plus tard que ce psychiatre souffrait de la maladie de parkinson, et que son collègue, référent de Céline, avait réagi avec colère face à cette agression qu’il trouvait impardonnable.
J’ai eu ce regard jugeant sur les thérapeutes qui avaient pris en charge mon enfant. Je leur en ai voulu au point de déposer une requête auprès du Procureur de la République Territorialement compétant. Il y a eu enquête, il y a eu non lieu.
Et puis, le temps a passé…douloureusement…mais dans ce travail de deuil, j’ai dépassé la révolte des premiers instants, j’avance progressivement, sans pouvoir encore me débarrasser du sentiment de culpabilité qui m’oppresse et qui passe par les incontournables questions du « si j’avais su », « si j’avais fait », si, si, si…
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par Dr Lyonel Baum (IP:xxx.xx3.223.25) le 28 avril 2010 a 23H31
Vous pourrez trouver les textes d’une jeune interne en médecine qui se dit borderline et qui parle avec talent de sa personnalité et de la médecine, sur Knol , à cette adresse : http://knol.google.com/k/témoignag...
« Toi qui me lis, ne dis rien. Parce qu’il n’y a rien à dire. Et je me fous de ce que tu penses. De toute façon tu ne me connais pas. Et je ne t’en laisserai jamais le temps. C’est comme ça. »
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par Dr Lyonel Baum (IP:xxx.xx8.15.20) le 29 avril 2010 a 15H47
Témoignage d’une borderline : http://knol.google.com/k/horror-4o4... « Je n’irai jamais consulter un psychologue, ou pire un psychiatre. L’un n’étant finalement qu’une oreille attentive, et l’autre, un prescripteur de molécules sensées influer sur la chimie du cerveau. A quoi bon laisser entrer quelqu’un dans son monde si c’est pour être le seul à parler. Parce que le psychologue n’a rien à partager, il n’est là que pour nous faire ouvrir des portes, remplir les vides laissés par nos silences par des onomatopées ou des sourires appuyés, dégoulinant d’empathie et de commisération professionnelle. Il se nourrit directement à la source, en y mettant les formes ou pas ; charognards des temps modernes ou épicuriens avides de nourritures mentales ; ces gens-là ne m’inspirent aucune confiance et ne méritent pas de savoir ce qui gronde à l’intérieur de ma carcasse. Il n’y a aucun mouvement, aucun élan, aucune création possible dans cet échange quasi unilatéral puisque uniquement centré sur soi. » Horror 404
 


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